Les enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) font de plus en plus partie des préoccupations essentielles des Directions financières. Selon une étude menée par France Stratégie, on observe un écart de performance de 13% en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas.
Trop souvent cantonnée à l’aspect environnemental, elle repose sur trois piliers : social, environnemental et économique.
Longtemps mise à mal par le “greenwashing” et par plusieurs scandales (par exemple la catastrophe au Bangladesh du Rana Plaza en 2013), la RSE, depuis à peine une vingtaine d’années, est essentiellement portée par les pressions sociétales. Seulement depuis peu, la législation se durcit sur ces sujets “RSE”. En effet, nous pouvons par exemple citer la NFRD (Non Financial Reporting Directive) qui devient la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Concrètement, la CSRD vise à mettre en place un reporting plus détaillé, applicable à un plus grand nombre d’entreprises. L’obligation de reporting s’appliquait anciennement aux entreprises de plus de 500 salariés. Elle concerne désormais les entreprises de plus de 250 salariés dès 2023.
Dans ce contexte, les entreprises, et notamment les TPE/PME sont de plus en plus concernées par les sujets et enjeux de la RSE. Mais en quoi le DAF est-il concerné par ces changements ?
Pourquoi le DAF se retrouve-t-il au cœur de la RSE ?
La RSE concerne et s’applique dans chacun des processus de l’entreprise. Le DAF externe ou salarié, de part sa situation et son rôle dans l’entreprise, est directement concerné dans l’application et le développement de la RSE en interne. En effet :
- Le DAF possède un rôle central et un regard sur la globalité de l’entreprise, qu’il s’agisse de son organisation, de ses processus mais également (et surtout) de ses performances financières. Qui est plus légitime que lui pour jouer un rôle dans cette transition “durable” des entreprises ? Le DAF, étant impliqué dans les décisions stratégiques des entreprises, exerce un rôle direct dans le développement de la RSE et d’un business model durable.
- Par la place et le rôle qu’il occupe dans l’entreprise, le DAF est un acteur indispensable de la transformation digitale et de la cybersécurité. Il devient désormais une personne clé sur la thématique de la RSE au sein des entreprises.
Quel est le rôle du DAF ?
Lier finance et RSE fait aujourd’hui partie intégrante de la transformation de la fiche de poste du DAF. Il n’est désormais plus question uniquement de ratios financiers ou d’optimisation de processus. Le DAF, qui devait anciennement se cantonner à l’analyse de la performance financière, doit maintenant analyser la performance globale de l’entreprise (financière et extra-financière). En effet, alors qu’il a pour habitude d’évaluer la rentabilité de l’entreprise, ou sa valorisation économique, intégrer les critères ESG (Environnemental, social, gouvernance) sera bientôt une évidence pour lui.
Par exemple, le DAF peut être amené à mesurer l’impact carbone de son entreprise. Effectivement, avec de nouveaux projets de taxation, le bénéfice des organisations peut être impacté significativement, au même titre que n’importe quel frais de fonctionnement. Le DAF doit/devra donc prendre en compte cette nouvelle variable avec en ligne de mire cette fois, l’atteinte d’un résultat qui permet d’assurer un modèle économique en adéquation avec les Accords de Paris.
Le DAF devra également tenir compte de ce nouveau contexte dans sa recherche de financements car les banques et investisseurs intègrent progressivement cette exigence de « durabilité » dans leurs critères de décisions.
Et si les grands groupes ont d’ores et déjà effectué ce changement, en mobilisant leurs DAF sur le sujet, la majorité des entreprises se voit contrainte de trouver la compétence ailleurs, en faisant appel à des prestataires spécialisés, comme un DAF externe.
On voit d’ailleurs apparaître le métier de Chief Value Officer (Directeur Administratif et Financier Responsable). Cette nouvelle fonction a pour vocation d’ouvrir la voie vers plus de durabilité et de montrer qu’il est possible de faire évoluer la finance en incorporant des KPIs extra-financiers.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Le DAF possède, comme expliqué précédemment, un rôle majeur dans la mise en place et l’analyse de la performance extra-financière au sein des entreprises. Cependant, la RSE est un concept récent, qui reste peu normé et qui possède un certain nombre d’incertitudes. Afin de mener à bien sa mission, le DAF doit :
- Se former et s’informer régulièrement : Même si sa contribution au pilotage stratégique est notable, le DAF externe ou salarié n’a pas encore forcément intégré ces nouveaux critères ESG (Environnemental, social, gouvernance) à ses missions. Il est donc nécessaire de passer dans un premier temps par une phase d’apprentissage et de formation. De plus, la RSE est un sujet qui évolue en permanence, notamment depuis la crise du Covid-19, il est donc primordial de se tenir informé des actualités de la RSE une fois la phase d’apprentissage terminée. Cette base de connaissance permettra au DAF de prendre en compte les enjeux RSE dans ses missions et également de sensibiliser et de communiquer auprès des parties prenantes de l’entreprise (interne et externe).
- Sensibiliser les ressources humaines : La RSE, afin d’être mise en place dans les meilleures conditions possibles, doit être portée par tous les collaborateurs de l’entreprise. Le DAF, appartenant au top management, possède donc un rôle de sensibilisation en interne aux sujets et enjeux de la RSE. Ce travail de sensibilisation des parties prenantes internes à l’entreprise permet de faciliter la mise en place de bonnes pratiques en sollicitant toutes les fonctions de l’entreprise.
- Intégrer la RSE au business model de l’entreprise : La RSE repose sur trois piliers : environnemental, social et économique. La RSE est un moyen de différenciation et peut être un levier stratégique. Pour cela, la RSE ne doit donc plus devenir un « sujet à part » mais s’intégrer de manière régulière au cœur de l’organisation et de son business model.
- L’ancienneté de la RSE : les principes RSE sont récents et parfois difficilement compréhensibles ou applicables. Les indicateurs RSE peuvent être complexes à concevoir et à utiliser en comparaison avec les indicateurs financiers que nous avons l’habitude d’utiliser depuis de nombreuses années.
- L’observation des résultats : Il est difficile de constater des résultats sur le court terme d’une politique/stratégie RSE mise en place. En effet, la RSE est un processus sur lequel les résultats sont visibles sur le long terme. L’investissement sur des projets RSE est encore trop souvent considéré comme générateur de coûts, notamment pour les TPE/PME, avec des ROI (retour sur investissements) parfois difficilement quantifiables.
Nous l’avons vu, la RSE est un sujet complexe mais néanmoins central pour les organisations, qui nécessite l’appui d’un véritable expert. Mindset Finance peut alors vous accompagner dans l’analyse de vos enjeux RSE, le diagnostic sur votre situation extra-financière, la mise en place d’actions RSE ainsi que le reporting.
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